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la fortune de m. fouque

genoux et la berça. Cette jalousie, cet emportement, ces menaces, cette soumission subite, tout cela le ravissait. Il contemplait sa victime avec une pitié infinie. Pauvre Julie ! Certes il ne la tromperait plus, il soignerait délicatement la blessure de ce cœur. Et il regrettait amèrement sa tentative d’infidélité.

— Pardon, murmura-t-il, pardon, tu sais… avec Maria… ce n’est pas vrai, je n’ai pas pu, je te le jure.

Il lui couvrait la figure de baisers, la caressait, la maniait et, la chair soulevée de désirs, essayait de la renverser.

Elle sortit de son engourdissement et se dégagea :

— Non, dit-elle, non.

Il la supplia :

— Voyons, ma Julie, il n’y a personne, personne que ton mari qui t’aime, ton chien, rappelle-toi… autrefois…

Sa figure débonnaire était injectée d’un sang violet qui semblait suinter à travers sa peau, ses genoux se démenaient sur les cailloux de l’allée, son corps en boule frétillait comme un gros poisson, et ses bras trop courts battaient l’air, pareils à des nageoires.