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Page:Leblanc - L'âme du père Vivandieu, paru dans Le Figaro, 16-11-1895.djvu/8

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C’est à ces instants que j’accourais auprès du père Vivandieu. Surtout je ne manquais point de l’accompagner à la gare. Il s’y rendait, le pauvre homme, en un état d’esprit immuable. Chaque jour renaissait sa confiance, identique, sans incertitude.

— Elle arrive, monsieur, quelque chose me le dit. Elle arrive, quelle joie !

Il marchait d’un pas léger, le corps droit. Sa canne exécutait des moulinets victorieux. Et il prononçait d’exquises phrases :

— Il est temps, il est temps. Voyez-vous, ma grande peur, c’était de mourir avant de la revoir. Car, en ce cas, elle n’aurait jamais su la vérité : ma croyance indestructible à son retour.

L’épreuve ne variait pas non plus. Le