Page:Leblanc - L’Éclat d’obus, 1916.djvu/127

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
L’ÉCLAT D’OBUS
119

un individu qui cherchait à sortir du parc. Mais comment cet individu était-il entré ? »


Mercredi 12 août.

« Qu’y a-t-il ? Voici un fait qui m’a vivement impressionnée et qui me semble inexplicable. Du reste il y en a d’autres qui sont aussi déconcertants, bien que je ne saurais dire pourquoi. Je suis très étonnée que le capitaine et que tous les soldats que je rencontre paraissent insouciants à ce point et puissent même plaisanter entre eux. Moi j’éprouve cette impression qui vous accable à l’approche des orages. C’est sans doute un état nerveux,

« Donc ce matin…


Paul s’interrompit. Tout le bas de la page où ces lignes étaient écrites, ainsi que la page suivante, étaient arrachées. Devait-on en conclure que le major, après avoir dérobé le journal d’Élisabeth, en avait extrait, pour des motifs quelconques, les pages où la jeune femme donnait certaines explications ? Et le journal reprenait :


Vendredi 14 août.

« Je n’ai pu faire autrement que de me confier au capitaine. Je l’ai conduit près de l’arbre mort, entouré de lierre, et je l’ai prié de s’étendre et d’écouter. Il a mis beaucoup de patience et d’attention dans son examen. Mais il n’a rien entendu, et, de fait, recommençant l’expérience à mon tour, j’ai dû reconnaître qu’il avait raison.

« — Vous voyez, madame, tout est absolument normal.

« — Mon capitaine, je vous jure qu’avant-hier