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L’ÉCLAT D’OBUS
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— Nous la retrouverons, et bientôt peut-être, affirma Paul, qui songeait à la maison du passeur, où le major Hermann devait se rendre.

— Enfin, quelles sont tes intentions ?

— Je rejoins le détachement des volontaires. Si le lieutenant qui les commande est de mon avis, l’assaut n’aura pas lieu à sept heures, mais tout de suite. Et je serai de la fête.

— Et moi ?

— Retourne auprès du colonel. Expose-lui la situation, et dis-lui que la maison du passeur sera prise ce matin et que nous y tiendrons jusqu’à l’arrivée des renforts.

Ils se quittèrent sans un mot de plus, et Paul se jeta résolument dans les marais.


La tâche qu’il entreprenait ne rencontra pas les obstacles auxquels il croyait se heurter. Après quarante minutes d’une marche assez pénible, il perçut des murmures de voix, lança le mot d’ordre et se fit conduire vers le lieutenant.

Les explications de Paul convainquirent aussitôt l’officier : il fallait ou bien renoncer à l’affaire ou bien en brusquer l’exécution.

La colonne se porta en avant.

À trois heures, guidés par un paysan qui connaissait une passe où les hommes n’enfonçaient que jusqu’aux genoux, ils réussirent à gagner les abords de la maison sans être signalés. Mais, l’alarme ayant été donnée par une sentinelle, l’attaque commença.

Cette attaque, un des plus beaux faits d’armes de la guerre, est trop connue pour qu’il soit nécessaire d’en donner ici le détail. Elle fut d’une violence extrême. L’ennemi, qui se tenait