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L’ÉCLAT D’OBUS
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Et, en même temps, il avait l’intuition profonde de la réponse qu’il allait entendre.

— Non, dit la femme, Mme  Delroze est partie un peu avant nous, dans une autre automobile. Karl et moi nous devions la rejoindre.

Paul se souvint de cette automobile dont il avait bien cru en effet percevoir le ronflement lorsqu’il contournait la villa avec Bernard. Cependant, comme les deux départs avaient eu lieu à quelques minutes d’intervalle tout au plus, il ne perdit pas courage et s’écria :

— Alors, vite, dépêchons-nous. En accélérant l’allure, il est certain qu’on les rattrapera…

Mais la femme objecta aussitôt :

— Les rattraper ? C’est impossible, les deux automobiles suivent des routes différentes.

— Qu’importe, si elles se dirigent vers le même but. Où conduit-on Mme  Delroze ?

— Dans un château qui appartient à la comtesse Hermine.

— Et ce château se trouve ?…

— Je ne sais pas.

— Vous ne savez pas ? Mais c’est effrayant. Vous savez son nom tout au moins ?

— Karl ne me l’a pas dit. Je l’ignore.