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L’ÉCLAT D’OBUS
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— Oui, le major Hermann.

— Hein ! vous dites que le major Hermann est son frère ?

— Certes, d’ailleurs il suffit de le voir. C’est la comtesse Hermine elle-même !

— Mais vous les avez vus ensemble ?

— Ma foi… je ne me rappelle plus… Pourquoi cette question ?

Le temps était trop précieux pour que Paul insistât. Ce que cette femme pouvait penser de la comtesse Hermine importait peu.

Il lui demanda :

— Elle demeure bien chez le prince ?

— Actuellement, oui… Le prince habite au premier étage, par derrière ; elle, au même étage, mais par devant.

— Si je lui fais dire que Karl, victime d’un accident, m’envoie, moi, son chauffeur, la prévenir, me recevra-t-elle ?

— Assurément.

— Connaît-elle le chauffeur de Karl, celui dont j’ai pris la place ?

— Non. C’est un soldat que Karl a emmené de Belgique.

Paul réfléchit un instant, puis reprit :

— Aidez-moi.

Ils poussèrent le cadavre vers le fossé de la route, l’y descendirent et le recouvrirent de branches mortes.

— Je retourne à la villa, dit-il. Quant à vous, marchez jusqu’à ce que vous rencontriez un groupe d’habitations. Éveillez les gens et racontez l’assassinat de Karl par son chauffeur et votre fuite. Le temps de prévenir la police, de vous interroger, de téléphoner à la villa, c’est plus qu’il n’en faut.