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L’ÉCLAT D’OBUS
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qui habitait ce château. Rebuté par elle, il l’a emmenée comme prisonnière, ici, dans sa villa. Cette jeune femme porte mon nom. Je suis venu la chercher.

À l’attitude de l’empereur, il était évident qu’il ignorait tout de cette histoire et que les frasques de son fils l’importunaient singulièrement.

— Vous êtes sûr ? fit-il. Cette dame est ici.

— Elle y était hier soir, sire. Mais la comtesse Hermine, ayant résolu de la supprimer, a confié ma femme à l’espion Karl avec mission de soustraire la malheureuse aux recherches du prince Conrad et de l’empoisonner.

— Mensonge ! Mensonge abominable ! s’écria l’empereur.

— Voici le flacon remis par la comtesse Hermine à l’espion Karl.

— Après ? Après ? commanda le kaiser d’une voix irritée.

— Après, sire ? L’espion Karl étant mort, et l’endroit où se trouvait ma femme ne m’étant pas connu, je suis revenu ici. Le prince Conrad dormait. Avec un de mes amis, je l’ai descendu de sa chambre et expédié en France par le tunnel.

— Vous avez fait cela ?

— J’ai fait cela, sire.

— Et sans doute, en échange de la liberté du prince Conrad, vous demandez la liberté de votre femme ?

— Oui, sire.

— Mais, s’exclama l’empereur, j’ignore où elle est, moi !

— Elle est dans un château qui appartient à la comtesse Hermine. Réfléchissez un instant,