Page:Leblanc - L’Île aux trente cercueils.djvu/240

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midi tapant tout serait fini, et qu’on se retrouverait au Dolmen. Il est midi tapant. »

Stéphane semblait en excellente santé. Aucune trace de blessure. Vorski le regardait avec épouvante, et balbutia :

« Le professeur… Stéphane Maroux…

— Lui-même, dit don Luis. Que veux-tu ? Là encore tu as agi comme un crétin. L’adorable Raynold et toi, vous jetez un homme à la mer et vous n’avez même pas l’idée de vous pencher et de vous rendre compte de ce qu’il devient. Moi je le recueille… Et ne t’épate pas, mon bon… Ce n’est que le début et j’ai encore quelques tours dans mon sac. Pense donc, je suis l’élève du vieux Druide !… Et alors Stéphane, où en sommes-nous ? Vos recherches ?

— Inutiles.

— François ?

— Impossible de le retrouver.

— Et Tout-Va-Bien, vous l’avez lancé sur la piste de son maître comme c’était convenu ?

— Oui, mais il m’a simplement conduit par la Poterne jusqu’à la barque de François.

— Il n’y a pas de cachette de ce côté.

— Aucune. »

Don Luis garda le silence et se mit à marcher de long en large devant le dolmen. Il avait l’air d’hésiter au dernier moment, avant de s’engager dans la série d’actes qu’il avait résolus.

Enfin, s’adressant à Vorski, il lui dit :

« Je n’ai pas de temps à perdre. D’ici deux heures il faut que j’aie quitté l’île. Combien me vends-tu la liberté immédiate de François ? »

Vorski répliqua :

« François s’est battu en duel avec Raynold, et il a eu le dessous.

— Tu mens, c’est François qui l’a emporté.

— Qu’en sais-tu ? Tu les as vus combattre ?

— Non ! sans quoi je serais intervenu. Mais je sais qui fut le vainqueur.

— Personne que moi ne le sait. Ils étaient masqués.

— Alors si François est mort, tu es perdu. »