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LES DOUZE AFRICAINES DE BÉCHOUX

Le député Touffémont écouta avec l’attention réfléchie qu’il semblait accorder aux propos les plus insignifiants, promit son concours au cas où Gassire déciderait de porter plainte et insista pour que l’on fouillât son appartement.

« Qui sait, dit-il, si quelqu’un ne s’est pas procuré une fausse clef ? »

On chercha. Rien. Décidément l’affaire se présentait mal, et les deux hommes essayaient tour à tour de se remonter le moral par des phrases réconfortantes, mais elles sonnaient faux.

Ils décidèrent de se restaurer dans un petit café, situé en face bien entendu, ce qui leur permettrait de ne pas quitter la maison de l’œil. Mais Béchoux n’avait pas faim : ses douze Africaines lui pesaient sur l’estomac. Gassire se plaignait de vertiges et tous deux retournaient la question en tous sens, avec l’espoir d’y découvrir des motifs de sécurité.

« C’est bien simple, dit Béchoux. Quelqu’un s’est introduit chez vous et a dérobé les titres. Or, comme ce quelqu’un n’a pas pu s’en aller, c’est qu’il est dans la maison.

— Parbleu ! approuva Gassire.

— Et s’il est dans la maison, c’est que mes douze Africaines s’y trouvent également. Ça ne s’envole pas à travers les plafonds, douze Africaines, que diable !

— Et un paquet de titres non plus ! renchérit Nicolas Gassire.

— Nous en arrivons donc, continua Béchoux, à cette certitude, fondée sur des bases solides, à savoir que… »

Il n’acheva pas. Ses yeux exprimaient une terreur