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LES DOUZE AFRICAINES DE BÉCHOUX

elle ! En son for intérieur, elle doit considérer Touffémont comme le dernier des escrocs, puisqu’elle croit que Touffémont s’est « appliqué » douze Africaines et le reste du paquet. Bougre de Touffémont.

— Dois-je le prévenir ? demanda Béchoux.

— À quoi bon ? Qu’il continue donc à transporter ses vieux journaux et à dormir sur son portefeuille ! Pas un mot de cette histoire à personne, Béchoux.

— Sauf à Gassire, bien entendu, fit Béchoux, puisque aussi bien je dois le mettre au courant en lui rapportant ses titres.

— Quels titres ? dit Barnett.

— Mais les titres qui lui appartiennent et que tu as trouvés dans la serviette de M. Touffémont.

— Ah, ça ! mais tu es toqué, Béchoux ! Tu t’imagines que M. Gassire va rentrer en possession de ses titres ?

— Dame ! »

Barnett frappa la table du poing, et, subitement courroucé :

« Sais-tu ce que c’est que ton Nicolas Gassire, Béchoux ? Une fripouille, comme le fils de la concierge. Oui, une fripouille ! Il volait ses clients, Nicolas Gassire ! Il jouait avec leur argent ! Pis que cela, il se préparait à le barboter ! Tiens, voilà son billet de première classe pour Bruxelles, daté du jour même où il avait retiré de son coffre le paquet de titres, non pas pour les déposer dans une banque, comme il l’a prétendu, mais pour filer avec. Hein, qu’en dis-tu, de ton Nicolas Gassire ? »

Béchoux n’en disait rien. Depuis le vol des douze Africaines, le niveau de sa confiance en Nicolas Gassire avait singulièrement baissé. Mais tout de même, il observa :