Page:Leblanc - L’Agence Barnett et Cie, 1933.djvu/147

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Je soussigné Cazévon Auguste reconnais avoir reçu de M. le comte d’Alescar la somme de deux cent mille francs que je lui avais prêtée. Ce remboursement le libère, sans contestation possible, de l’hypothèque qu’il m’avait consentie sur son château et sur ses terres.

« La date correspond au jour indiqué par le sieur Gréaume. La signature y est. Donc la pièce est indiscutable, et vous deviez la connaître, monsieur, soit par des aveux de votre père, soit par des documents secrets laissés par lui. La découverte de cette pièce, c’était la condamnation de votre père, la vôtre aussi, et votre expulsion du château auquel vous tenez comme y tenait votre père. C’est pourquoi vous avez tué.

— Si j’avais tué, balbutia Cazévon, j’aurais repris ce reçu.

— Vous l’avez cherché sur le corps de votre victime. Il n’y était plus. Par prudence, le comte Jean l’avait attaché à une pierre qu’il jeta du sommet de la tour et qu’il eût ramassée ensuite. C’est moi qui la retrouvai près de la rivière, à vingt mètres de distance. »

Barnett n’eut que le temps de reculer : Georges Cazévon avait essayé de lui arracher le document.

Un moment les deux hommes s’observèrent. Barnett prononça :

« Un tel geste est un aveu. Et quelle aberration dans votre regard ! En de tels instants, comme me l’a dit Mlle d’Alescar, vous êtes évidemment capable de tout. C’est ce qui vous est arrivé l’autre jour, quand vous avez épaulé, à votre insu presque. Allons, dominez-vous. On sonne à