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L’AGENCE BARNETT ET Cie

etc. Le soir d’un jour où Ben-Vali était monté plusieurs fois chez lui, le bijoutier Saurois, en revenant du théâtre, trouva son père poignardé et ses coffrets à bijoux entièrement vides. Or, l’enquête prouva que le crime avait été commis, non pas par Ben-Vali lui-même, lequel excipa d’un alibi indiscutable, mais par quelqu’un que Ben-Vali avait dû amener dans l’après-midi. Il fut, du reste, impossible de mettre la main sur ce quelqu’un, et non plus sur le Turc. L’affaire fut classée. Vous vous le rappelez ?

— Il n’y a que deux ans que je suis arrivé à Paris, répliqua Del Prego. En outre, je ne vois pas l’intérêt… »

Jim Barnett continua :

« Dix mois auparavant, autre crime du même genre, dont la victime fut un collectionneur de médailles, M. Davoul, et dont l’auteur avait été certainement amené chez lui et caché par le comte Avernoff, Russe à bonnet d’astrakan et à longue redingote.

— Je me souviens, dit Olga Vaubant, qui était très pâle.

— Tout de suite, reprit Barnett, je crus apercevoir entre ces deux faits et le cambriolage de la chambre Pompadour, non pas une analogie frappante, mais un certain air de famille. Le vol commis aux dépens du bijoutier Saurois par l’assassin Ben-Vali et le vol commis aux dépens du collectionneur Davoul avaient été effectués par deux étrangers, et grâce à un procédé que l’on retrouvait ici, c’est-à-dire grâce à l’introduction préalable d’un ou deux complices chargés de la besogne. Mais quelle était la caractéristique de ce procédé ? Voilà ce que je ne vis pas du premier coup, et voilà ce à quoi je me suis acharné depuis plusieurs jours dans le silence et la solitude. Avec les