Page:Leblanc - L’Aiguille creuse, 1912.djvu/211

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
L’AIGUILLE CREUSE
197

— Par bonheur, la lame de mon couteau a plié… le coup n’est pas mortel. Et puis quoi, ces coquins ne méritent pas de pitié.

Dehors, ils furent accueillis par les deux chiens qui les accompagnèrent jusqu’à la poterne. Là Beautrelet retrouva ses deux amis. La petite troupe sortit du parc. Il était trois heures du matin.

Cette première victoire ne pouvait suffire à Beautrelet. Dès qu’il eut installé son père et la jeune fille, il les interrogea sur les gens qui résidaient au château, et en particulier sur les habitudes d’Arsène Lupin. Il apprit ainsi que Lupin ne venait que tous les trois ou quatre jours, arrivant le soir en automobile et repartant dès le matin. À chacun de ses voyages, il rendait visite aux deux prisonniers, et tous deux s’accordaient à louer ses égards et son extrême affabilité. Pour l’instant il ne devait pas se trouver au château.

En dehors de lui, ils n’avaient jamais vu qu’une vieille femme, préposée à la cuisine et au ménage, et deux hommes qui les surveillaient tour à tour et qui ne leur parlaient point, deux subalternes évidemment, à en juger d’après leurs façons et leurs physionomies.