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L’AIGUILLE CREUSE

45 ». La preuve matérielle existait, Jean Daval correspondait avec la bande qui avait organisé l’enlèvement des tableaux.

M. Filleul ne souleva aucune objection.

— Soit. La complicité est établie. Et vous en concluez ?

— Ceci d’abord, c’est que ce n’est point le fugitif qui a tué Jean Daval, puisque Jean Daval était son complice.

— Alors ?

— Monsieur le juge d’instruction, rappelez-vous la première phrase que prononça M. de Gesvres lorsqu’il se réveilla de son évanouissement. La phrase, rapportée par Mlle de Gesvres, est au procès-verbal : « Je ne suis pas blessé. Et Daval ?… est-ce qu’il vit ?… Le couteau ? » Et je vous prie de la rapprocher de cette partie de son récit, également consignée au procès-verbal, où M. de Gesvres raconte l’agression : « L’homme bondit sur moi et m’étendit d’un coup de poing à la nuque. » Comment M. de Gesvres, qui était évanoui, pouvait-il savoir en se réveillant que Daval avait été frappé par un couteau ?

Isidore Beautrelet n’attendit point de réponse à sa question. On eût dit qu’il se hâtait pour la faire lui-même et couper court à tout commentaire. Il repartit aussitôt :