Page:Leblanc - La Cagliostro se venge, paru dans Le Journal, 1934.djvu/113

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— C’est étrange ! nous voici mariés et je ne comprends pas encore bien…

— Qu’est-ce que tu ne comprends pas ?

— Notre mariage… Tout cela s’est produit dans une région si extraordinaire ! Je suis passé de l’amitié à l’amour sans m’en apercevoir. Et lorsque je t’ai parlé, j’étais si persuadé de ton refus que j’en tremblais… Et depuis, je t’aime d’une telle façon qu’il me semble que je ne t’aimais pas quand je t’ai offert mon amour.

Il ajouta plus bas :

— Ce n’est pas une déclaration que je te fais… Je te dis tout cela parce que j’y suis obligé, et avec une certaine angoisse que je ne m’explique pas.

Il attendait une réponse qui ne vint point, et il allait continuer, quand il se détourna et prêta l’oreille.

— Il me semble que j’ai entendu… dans ta chambre.

— Quoi ?

— Du bruit…

— Impossible, les domestiques couchent dans l’autre aile, et tout en haut.

— Si… si… tiens, écoute.

Il se levait, mais elle le précéda, passa la tête dans sa chambre, referma la porte, et prit la clef en disant :

— Personne. Qui pourrait être là, d’ailleurs ?

Il songea un instant et dit :

— Tu n’as jamais voulu que j’entre dans ta chambre…

— Non. C’est ma chambre de jeune fille.

— Et après ?