Page:Leblanc - La Cagliostro se venge, paru dans Le Journal, 1934.djvu/121

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peut-être, mais la mort par accident, dont tu n’es pas responsable. Et alors, dans l’ombre, tu as travaillé. Avec cette idée, sans doute, de ne pas aller jusqu’au bout, et de t’en rapporter au hasard, mais tu as travaillé quand même, avançant l’ouvrage, entaillant les poteaux, minant les marches que, chaque jour, à la même heure, Élisabeth descendait.

Rolande s’épuisait, On entendait à peine le son de sa voix. Elle fit une pause.

En face d’elle, Jérôme affectait visiblement l’insouciance, et le dédain de toute cette histoire qu’il était obligé de subir.

Félicien surveillait ses moindres gestes.

Derrière les volets, Raoul d’Averny écoutait et regardait avidement. L’accusation se déroulait avec une logique impitoyable ; un seul point demeurait dans l’ombre ; Rolande n’avait rien dit des raisons qui auraient expliqué qu’elle fût, et non pas Élisabeth, le légataire éventuelle de Georges Dugrival. Mais ces raisons, en admettant qu’elle les eût pressenties, ne devait-elle pas agir et parler comme si elle les ignorait ?

Et Rolande reprit :

— Il est certain que ce meurtre, commis sous tes yeux et dont tu étais responsable, t’a détraqué sur le moment. Tu as alors quelques heures d’effarement et même de désespoir. Mais la trouvaille du sac de toile grise, près du cadavre de Barthélemy, te remonte.