Page:Leblanc - La Cagliostro se venge, paru dans Le Journal, 1934.djvu/137

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— C’est la preuve d’un souvenir, non d’un regret.

— C’est la preuve d’un espoir, dit-il… L’espoir qu’un jour ou l’autre je vous verrais dans cette villa.

Elle hocha la tête.

— Un homme comme vous, Raoul, doit avoir mieux à m’offrir qu’un nom sur deux piliers.

— J’ai mieux, infiniment mieux, et vous ne serez pas déçue. Mais auparavant, un mot, Faustine. Pourquoi, dès le début, m’avez-vous été si hostile ? Il n’y avait pas que de la défiance, mais aussi de la rancune, de la colère. Répondez franchement.

Elle rougit encore et chuchota :

— C’est vrai, Raoul, je vous détestais.

— Pourquoi ?

— Parce que je ne vous détestais pas assez.

Il lui saisit le bras ardemment.

Ils suivirent à pied des chemins qui montaient de terrasse en terrasse, avec des échappées admirables sur les montagnes arides et sur la neige des Alpes.

Et ils arrivèrent tout en haut, sur la terrasse supérieure que ceignait la double colonnade d’une pergola.

Au centre, radieuse et vivante de toute sa splendeur de déesse : la statue de Phryné.

— Oh ! balbutia Faustine, bouleversée. Moi !… moi !…


Faustine resta douze semaines dans la villa qui porte son nom.


FIN