Page:Leblanc - La Cagliostro se venge, paru dans Le Journal, 1934.djvu/14

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Les cris et la détonation avaient été entendus dans les environs immédiats des deux villas. Aussitôt, les gens se ruèrent aux nouvelles, regardant par-dessus les murs, ouvrant les barrières et sonnant à la porte des Clématites. On téléphona au commissariat de Chatou et à la gendarmerie. Un service d’ordre fut organisé. On écarta les intrus. On procéda aux premières constatations.

Jérôme Helmas s’était écroulé près de sa fiancée morte et se bouchait les yeux de ses poings crispés. Quand on la transporta chez elle, il ne remua pas, et lorsqu’on le fit chercher de la part de Rolande qui, pleine d’une énergie farouche, surmontant sa douleur, habillait Élisabeth de sa robe de mariée, il ne voulut pas venir. Il se refusait à garder de celle qu’il aimait une image différente et abîmée, moins belle, en tout cas, que l’image éblouissante du passé.

Félicien Charles qui était revenu aux Clématites dès que le drame lui fut annoncé, et qui n’avait pas été reçu par Rolande, tenta une diversion en mêlant Jérôme à l’enquête. Il le conduisit devant le cadavre de l’assassin, qu’on avait étendu sur une civière. Il lui demanda s’il n’avait jamais vu cet homme. Il l’interrogea sur les circonstances du drame. Rien ne put l’intéresser ni le tirer de sa torpeur.

À la fin, les policiers le harcelant de questions, il se réfugia dans le studio, où, pour la dernière fois, il avait vu Élisabeth, et n’en sortit plus.

Le soir, Rolande ne quittant pas la chambre de sa sœur, il se laissa servir par le domestique Édouard quelques aliments qu’il mangea à son insu. Puis il s’endormit lourdement, harassé de fatigue. Plus tard, il passa dans le jardin, s’y promena à la clarté de la lune, puis se jeta