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acheta une blouse et un voile d’infirmière.

Une heure plus tard, elle entrait comme infirmière à la clinique et on la chargea spécialement du blessé. Simon Lorient, dévoré par la fièvre, épuisé par sa blessure, ne la reconnut pas.

Très pâle, le visage contracté, maîtresse d’elle-même néanmoins, rigide dans son costume d’infirmière, elle écouta les instructions qu’on lui donnait et chuchota :

— Je te sauverai, mon chéri… je te sauverai…



En sortant de la clinique, Raoul rencontra Rolande Gaverel qui venait d’apporter dans la chambre de Jérôme Helmas des fleurs recueillies par elle sur la tombe de la morte. L’état de santé de Jérôme s’améliorait. Il avait pleuré avec la jeune fille. La fièvre était tombée. On devait l’interroger le lendemain.

Elle fit route avec Raoul qui demanda :

— Vous avez réfléchi ?…

— Je ne pense qu’à cela. C’est la volonté de savoir qui me soutient.

— Et jusqu’ici ?

— Jusqu’ici, rien. Je cherche dans mes souvenirs. Je cherche dans les souvenirs d’Élisabeth. Rien.

Arrivée aux Clématites, elle lui montra le journal de sa sœur. Depuis des mois, ce n’était que la pénétration douce et lente et radieuse de l’amour, qui se mêlait parfois à la mélancolie d’une malade, pour s’épanouir en une joie de convalescente et de fiancée heureuse.