Page:Leblanc - La Cagliostro se venge, paru dans Le Journal, 1934.djvu/5

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long compartiment encombré de voyageurs, ils filèrent de conserve sur la ligne de Saint-Germain. Le monsieur tenait fortement contre sa poitrine, comme une mère tient son enfant, la serviette de maroquin.

Il descendit, au-delà de la petite ville de Chatou, à la station du Vésinet, ce qui réjouit Lupin, l’endroit lui plaisant infiniment.

À douze kilomètres de Paris, encerclé par une boucle de la Seine, le Vésinet, ou du moins ce quartier du Vésinet, est soumis à des servitudes très rigoureuses d’aménagement et de construction, et développe autour d’un lac endormi sous des arbres, ses larges avenues ornées de jardins et de riches villas. Ce matin-là, les branches faisaient miroiter au soleil des gouttes de rosée qui restaient du givre de la nuit. Le sol était dur et sonore. Quel délice de marcher ainsi sans autre souci que de veiller sur la fortune de son prochain !

De jolies maisons, cernées par une avenue extérieure, s’élèvent au bord d’une première pièce d’eau, modeste étang, plus petit et plus discret, dont les rives appartiennent aux propriétaires mêmes des villas qui l’entourent.

On passa devant la Roseraie, puis devant l’Orangerie, puis le monsieur souleva le marteau d’une maison qui s’appelait les Clématites.

Lupin continuait sa route, à l’écart, de manière à n’être pas remarqué. La porte s’ouvrit. Deux jeunes filles s’élancèrent gaiement :

— En retard, mon oncle ! le déjeuner est prêt. Qu’est-ce que tu nous apportes de bon ?