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Page:Leblanc - La demoiselle aux yeux verts, paru dans Le Journal, du 8 déc 1926 au 18 jan 1927.djvu/105

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pin qu’elle jetait dans une corbeille d’osier, ou de cueillir des fleurs qu’elle déposait sur les marches d’une chapelle voisine.

Ses gestes étaient gracieux. Elle s’entretenait souvent à demi-voix avec un petit chien qui l’accompagnait ou avec un chat qui se caressait contre ses chevilles. Une fois elle tressa une guirlande de roses et se contempla en riant dans un miroir de poche. Furtivement, elle mit un peu de rouge à ses joues et de la poudre de riz, qu’elle essuya aussitôt avec énergie. Ce devait être défendu.

Le huitième jour, elle franchit un parapet et atteignit la dernière et la plus élevée des terrasses que dissimulait, à son extrémité, une haie d’arbustes.

Le neuvième, elle y retourna, un livre à la main. Alors le dixième, avant l’heure de la récréation, Raoul se décida.

Il lui fallut d’abord se glisser parmi les taillis épais qui bordent la forêt, puis traverser une large pièce d’eau. Le gave de Sainte-Marie s’y jette, comme dans un immense réservoir, après quoi il s’enfonce sous terre. Une barque vermoulue se trouvait accrochée à un pieu et lui permit, malgré des remous assez violents, d’atteindre une petite crique, au pied même de la haute terrasse qui se dressait comme un rempart de château fort.

Les murs en étaient faits de pierres plates, simplement posées les unes sur les autres, et entre lesquelles poussaient des plantes sau-