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Page:Leblanc - La demoiselle aux yeux verts, paru dans Le Journal, du 8 déc 1926 au 18 jan 1927.djvu/111

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les feuillages, sans qu’il eût perçu le bruit de sa marche.

— Oh ! fit-il avec émotion, c’est vous… c’est vous…

À son attitude il comprit qu’il ne devait pas avancer ni dire la moindre parole qui pût l’effaroucher. Elle restait comme le premier jour, ainsi qu’une adversaire qui se révolte d’être dominée et qui en veut à l’ennemi du bien qu’il lui fait.

Cependant sa voix était moins dure, quand elle prononça, la tête à demi tournée :

— Je n’aurais pas dû venir. Pour les sœurs de Sainte-Marie, pour mes bienfaitrices, c’est mal. Mais j’ai pensé que je devais vous remercier… et vous aider… Et puis, ajouta-t-elle, j’ai peur… oui, j’ai peur de tout ce que vous m’avez dit. Interrogez-moi… je répondrai.

— Sur tout ? demanda-t-il.

— Non, fit-elle, avec angoisse… pas sur la nuit de Beaucourt… Mais sur les autres choses… En quelques mots, n’est-ce pas ? Que voulez-vous savoir ?

Raoul réfléchit. Les questions étaient difficiles à poser, puisque toutes devaient servir à jeter de la lumière sur un point dont la jeune fille refusait de parler.

Il commença :

— Votre nom d’abord ?

— Aurélie… Aurélie d’Asteux.

— Pourquoi ce nom de Léonide Balli ? Un pseudonyme ?

— Léonide Balli existe. Souffrante, elle était restée à Nice. Parmi les acteurs de sa troupe avec qui j’ai voyagé de Nice à Marseille, il y en