Page:Leblanc - La demoiselle aux yeux verts, paru dans Le Journal, du 8 déc 1926 au 18 jan 1927.djvu/127

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réussite de mon entreprise. Si tout semble se tourner contre vous, ne vous découragez pas. Ne vous inquiétez même pas. Dites-vous avec foi, avec acharnement, qu’au plus fort du danger, aucun danger ne vous menace. À la seconde même où ce sera nécessaire, je serai là. Je serai toujours là. Je vous salue, mademoiselle.

Il s’inclina et baisa légèrement le ruban de sa pèlerine. Puis écartant un panneau de vieux treillage, il sauta dans les fourrés et prit une sente à peine tracée qui conduisait à l’ancienne poterne.

Aurélie n’avait pas bougé de la place qu’elle occupait sur le banc de pierre.

Une demi-minute s’écoula.

À ce moment, ayant perçu un froissement de feuilles du côté de la brèche, elle releva la tête. Les arbustes remuaient. Il y avait quelqu’un. Oui, à n’en pas douter, quelqu’un était caché là.

Elle voulut appeler, crier au secours. Elle ne le put pas. Sa voix s’étranglait.

Les feuilles se balançaient davantage. Qui allait apparaître ? De toutes ses forces, elle souhaita que ce fût Guillaume ou Jodot. Elle les redoutait moins que Marescal, les deux bandits.

Une tête émergea. Marescal sortit de sa cachette.

D’en bas, vers la droite, monta le bruit de la poterne massive que l’on refermait.