Page:Leblanc - La demoiselle aux yeux verts, paru dans Le Journal, du 8 déc 1926 au 18 jan 1927.djvu/213

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que ce soit, à parler. C’est clair, n’est-ce pas ?

» Et maintenant voici la distribution des places occupées. Voiture numéro cinq. En queue, miss Bakefield et le baron de Limésy. En tête, Aurélie et Guillaume Ancivel… Tu comprends bien, n’est-ce pas, Marescal ? En tête de la voiture, Aurélie et Guillaume, et non pas les deux frères Loubeaux, comme on l’a cru jusqu’ici. Les deux frères ainsi que Jodot sont ailleurs. Ils sont dans la voiture numéro quatre, dans la tienne, Marescal, bien dissimulés sous le voile tiré de la lampe. Comprends-tu ?

— Oui, fit Marescal à voix basse.

— Pas malheureux ! Et le train file. Deux heures se passent. Station de La Roche. On repart. C’est le moment. Les trois hommes de la voiture quatre, c’est-à-dire Jodot et les frères Loubeaux, sortent de leur compartiment obscur. Ils sont masqués, vêtus de blouses grises et coiffés de casquettes. Ils pénètrent dans la voiture cinq. Tout de suite, à gauche, deux silhouettes endormies, un monsieur, et une dame dont on devine les cheveux blonds. Jodot et l’aîné des frères se précipitent, tandis que l’autre fait le guet. Le baron est assommé et ficelé. L’Anglaise se défend. Jodot la saisit à la gorge et s’aperçoit seulement alors de l’erreur commise : ce n’est pas Aurélie, mais une autre femme aux cheveux du même blond doré. À cet instant le jeune frère revient et emmène les deux complices tout au bout du couloir où se trouvent réellement Guillaume et Aurélie. Mais, là, tout change. Guillaume a entendu du bruit. Il se tient sur ses