Page:Leblanc - La demoiselle aux yeux verts, paru dans Le Journal, du 8 déc 1926 au 18 jan 1927.djvu/221

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Lupin ne parut pas la frapper ; elle écoutait avec angoisse les bruits du dehors.

— Pauvre demoiselle aux yeux verts, dit-il, votre foi n’est pas encore parfaite. En quoi, diable, le dénommé Philippe peut-il vous tourmenter ?

Il entr’ouvrit la fenêtre, et s’adressant à l’un de ceux qui étaient sur le trottoir, au-dessous de lui :

— Le dénommé Philippe, n’est-ce pas, de la Préfecture ? Dites donc, camarade… deux mots à part de vos trois bougres (car ils sont trois, fichtre !). Vous ne me reconnaissez pas ? Baron de Limésy. Vite ! Marescal vous attend.

Il repoussa la fenêtre.

— Marescal, le compte y est. Quatre d’un côté… et trois de l’autre, car je ne compte pas Brégeac, qui semble se désintéresser de l’aventure, ça fait sept bougres à trois poils qui ne feront qu’une bouchée de moi. J’en frémis ! Et la demoiselle aux yeux verts aussi.

Aurélie se contraignit à sourire, mais ne put que bredouiller des syllabes inintelligibles.

Marescal attendait sur le palier. La porte du vestibule fut ouverte. Des pas montèrent, précipités. Bientôt, Marescal eut sous la main, prêts à la curée, comme une meute qu’il suffit de déchaîner, six hommes. Il leur donna des ordres à voix basse, puis rentra, le visage épanoui.

— Pas de bataille inutile, n’est-ce pas, baron ?

— Pas de bataille, marquis. L’idée de vous tuer tous les sept, comme