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Page:Leblanc - La demoiselle aux yeux verts, paru dans Le Journal, du 8 déc 1926 au 18 jan 1927.djvu/54

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la gare à votre rencontre… Vous avez été attaqué, sans doute ?

— Oui !… Un passant qui me demandait son chemin. J’ai arrêté et il m’a pris à la gorge, attaché, et jeté parmi les ronces.

— Et il a fui avec votre voiture ?

— Oui.

— Seul ?

— Non, avec quelqu’un qui l’a rejoint… C’est là-dessus que j’ai crié.

— Un homme ? Une femme ?

— Je n’ai pas vu. Ils se sont à peine parlés et tout bas. Aussitôt après leur départ, j’ai appelé.

Raoul réussit à l’attirer et lui dit :

— Il ne vous avait donc pas bâillonné ?

— Oui, mais mal.

— À l’aide de quoi ?

— De mon foulard.

— Il y a une façon de bâillonner, et peu de gens la connaissent, dit Raoul, qui saisit le foulard, renversa le docteur et se mit en devoir de lui montrer comment on opère.

La leçon fut suivie d’une autre opération, celle d’un ligotage savant exécuté avec la couverture du cheval et le licol que Guillaume avait utilisés (car on ne pouvait douter que l’agresseur ne fût Guillaume et que la jeune fille ne l’eût rejoint).

— Je ne vous fais pas de mal, n’est-ce pas, docteur ? J’en serais désolé. Et puis vous n’avez pas à craindre les épines et les orties, ajouta Raoul en conduisant son prisonnier. Tenez, voici un emplacement où vous ne passerez pas une trop mauvaise nuit. La mousse a dû être brûlée par le soleil, car elle est sèche… Non,