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Raoul prit le calepin et inscrivit, tout en surveillant le policier :

« — Observations relatives à Rodolphe Marescal. »

« Agent remarquable. De l’initiative et de la lucidité. Mais trop bavard. Se confie au premier venu, sans lui demander son nom, ni vérifier l’état de ses bottines, ni même le regarder et prendre bonne note de sa physionomie.

» Assez mal élevé. S’il rencontre, au sortir d’une pâtisserie du boulevard Haussmann, une jeune fille qu’il connaît, l’accoste et lui parle malgré elle. S’il la retrouve quelques heures plus tard, déguisée, pleine de sang, et gardée par des gendarmes, ne s’assure pas si la serrure est en bon état et si le quidam qu’il a laissé dans un compartiment n’est pas accroupi derrière les colis postaux.

» Ne doit donc pas s’étonner si le quidam, profitant de fautes si grossières, décide de conserver un précieux anonymat, de récuser son rôle de témoin et de vil dénonciateur, de prendre en main cette étrange affaire et de défendre énergiquement, à l’aide des documents de la sacoche, la mémoire de la pauvre Constance et l’honneur des Bakefield, et de consacrer toute son énergie à châtier l’inconnue aux yeux verts, sans qu’il soit permis à personne de toucher à un seul de ses cheveux blonds ou de lui demander compte du sang qui souille ses adorables mains. »