Page:Leblanc - Le triangle d'or, paru dans Le Journal, du 20 mai au 26 juil 1917.djvu/42

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Elle a gardé en certains endroits, de plus en plus rares, hélas ! un air de province. De vieux domaines la bordent. De vieilles demeures s’y cachent au milieu des arbres. On y conserve la maison que Balzac habita. C’est là que se trouvait le jardin mystérieux où Arsène Lupin découvrit, dans la fente d’un antique cadran solaire, les diamants d’un fermier général[1].

La maison que les cinq individus avaient envahie, et près de laquelle stationnait encore l’automobile, ce qui empêchait le capitaine d’en approcher, faisait suite à un mur. Elle avait l’apparence des vieux hôtels construits sous le Premier Empire. Des fenêtres rondes, grillagées au rez-de-chaussée, condamnées par des volets pleins au premier étage, s’alignaient sur la très longue façade. Un autre bâtiment s’y ajoutait plus loin comme une aile indépendante.

— Rien à faire de ce côté, dit le capitaine. C’est clos comme une forteresse féodale. Cherchons ailleurs.

De la rue Raynouard, des ruelles étroites, qui séparaient les anciens domaines, dégringolent vers le fleuve. L’une d’elles côtoyait le mur qui précédait la maison. Le capitaine s’y engagea avec Ya-Bon. Elle était faite en mauvais cailloux pointus, coupée de marches, et faiblement éclairée par la lueur d’un réverbère.

— Un coup de main, Ya-Bon. Le mur est trop haut. Mais peut-être qu’avec le poteau de ce réverbère…

Aidé par le nègre, il se hissa jusqu’à la lanterne et tendait déjà une de ses mains, lorsqu’il s’aperçut que toute cette partie du faîte était garnie de morceaux de verre qui en rendaient l’abord absolument impossible.

  1. Les confidences d’Arsène Lupin.