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— Qui t’assure qu’après avoir pris les quatre millions nous n’exigerons pas davantage ?

— Exiger quoi ? Le secret de l’emplacement ?

— Oui.

— Non, puisque vous savez que j’aime autant mourir. Les quatre millions, c’est le maximum. Les veux-tu ? Je ne réclame en échange aucune promesse, aucun serment, certain d’avance qu’une fois les poches pleines, vous n’aurez plus qu’une idée, c’est de filer, sans vous embarrasser d’un assassinat qui pourrait vous perdre.

L’argument était si péremptoire que Bournef ne discuta plus.

— Le coffre est dans cette pièce ?

— Oui, entre la première et la seconde fenêtre, derrière mon portrait.

Bournef décrocha le tableau et dit :

— Je ne vois rien.

— Si. Le coffre est délimité par les moulures mêmes du petit panneau central. Au milieu, il y a une rosace, non pas en bois, mais en fer, et il y en a quatre autres aux quatre coins du panneau. Ces quatre-là se tournent vers la droite, par crans successifs, et suivant un mot qui est le chiffre de la serrure, le mot « Cora ».

— Les quatre premières lettres de Coralie ? fit Bournef, qui exécutait les prescriptions d’Essarès.

— Non, dit celui-ci, mais les quatre premières lettres du mot Coran. Tu y es ?

Au bout d’un instant, Bournef répondit :

— J’y suis. Et la clef ?

— Il n’y a pas de clef. La cinquième lettre du mot, l’n, est la lettre de la rosace centrale.