Page:Leblanc - Les Confidences d’Arsène Lupin.djvu/132

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épars, un petit détail, inaperçu de tous, non soupçonné de Lupin, qui pût le conduire au succès.

Il déjeuna rapidement chez un marchand de vins, puis reprit sa promenade, et tout à coup s’arrêta, stupéfié, confondu. Il pénétrait sous le porche de la rue de Surène, dans la maison même où Lupin l’avait attiré quelques heures auparavant. Une force plus puissante que sa volonté l’y conduisait de nouveau. La solution du problème était là. Là se trouvaient tous les éléments de la vérité. Quoi qu’il fît, les assertions de Lupin étaient si exactes, ses calculs si justes, que, troublé jusqu’au fond de l’être par une divination aussi prodigieuse, il ne pouvait que reprendre l’œuvre au point où son ennemi l’avait laissée.

Sans plus de résistance, il monta les trois étages. L’appartement était ouvert. Personne n’avait touché aux pièces à conviction. Il les empocha.

Dès lors, il raisonna et il agit pour ainsi dire mécaniquement, sous les impulsions du maître auquel il ne pouvait pas ne pas obéir.

En admettant que l’inconnu habitât aux environs du Pont-Neuf, il fallait découvrir, sur le chemin qui mène de ce pont à la rue de Berne, l’importante pâtisserie ouverte le soir, où les gâteaux avaient été achetés. Les recherches ne furent pas longues. Près de la gare Saint-Lazare, un pâtissier lui montra de petites boîtes en carton, identiques, comme matière et comme forme, à celle que Ganimard possédait. En outre, une des vendeuses se rappelait avoir servi, la veille au soir, un monsieur engoncé dans son col de fourrure, mais dont elle avait aperçu le monocle.