Page:Leblanc - Les Confidences d’Arsène Lupin.djvu/133

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« Voilà contrôlé, un premier indice, pensa l’inspecteur, notre homme porte bien un monocle. »

Il réunit ensuite les fragments du journal de courses, et les soumit à un marchand de journaux qui reconnut aisément le Turf illustré. Aussitôt, il se rendit aux bureaux du Turf et demanda la liste des abonnés. Sur cette liste, il releva les noms et adresses de tous ceux qui demeuraient dans les parages du Pont-Neuf, et principalement, puisque Lupin l’avait dit, sur la rive gauche du fleuve.

Il retourna ensuite à la Sûreté, recruta une demi-douzaine d’hommes, et les expédia avec les instructions nécessaires.

À sept heures du soir, le dernier de ces hommes revint et lui annonça la bonne nouvelle. Un monsieur Prévailles, abonné au Turf, habitait un entresol sur le quai des Augustins. La veille au soir, il sortait de chez lui, vêtu d’une pelisse de fourrure, recevait des mains de la concierge sa correspondance et son journal le Turf illustré, s’éloignait et rentrait vers minuit.

Ce M. Prévailles portait un monocle. C’était un habitué des courses, et lui-même possédait plusieurs chevaux qu’il montait ou mettait en location.

L’enquête avait été si rapide, les résultats étaient si conformes aux prédictions de Lupin que Ganimard se sentit bouleversé en écoutant le rapport de l’agent. Une fois de plus, il mesurait l’étendue prodigieuse des ressources dont Lupin disposait. Jamais, au cours de sa vie déjà longue, il n’avait rencontré une telle clair-