Page:Leblanc - Les Confidences d’Arsène Lupin.djvu/135

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sa fenêtre, elle avertit Ganimard, qui donna aussitôt un léger coup de sifflet. Un monsieur en chapeau haut-de-forme, enveloppé dans sa pelisse de fourrure, suivait le trottoir qui longe la Seine. Il traversa la chaussée et se dirigea vers la maison.

Ganimard s’avança :

« Vous êtes bien Monsieur Prévailles ?

— Oui, mais vous-même ?…

— Je suis chargé d’une mission… »

Il n’eut pas le temps d’achever sa phrase. À la vue des hommes qui surgissaient de l’ombre, Prévailles avait reculé vivement jusqu’au mur, et tout en faisant face à ses adversaires, il se tenait adossé contre la porte d’une boutique située au rez-de-chaussée et dont les volets étaient clos.

« Arrière, cria-t-il, je ne vous connais pas. »

Sa main droite brandissait une lourde canne, tandis que sa main gauche, glissée derrière lui, semblait chercher à ouvrir la porte.

Ganimard eut l’impression qu’il pouvait s’enfuir par là et par quelque issue secrète.

« Allons, pas de blague, dit-il en s’approchant… Tu es pris… Rends-toi. »

Mais au moment où il empoignait la canne de Prévailles, Ganimard se souvint de l’avertissement donné par Lupin : Prévailles était gaucher, et c’était son revolver qu’il cherchait de la main gauche.

L’inspecteur se baissa rapidement, il avait vu le geste subit de l’individu. Deux détonations retentirent. Personne ne fut touché.

Quelques secondes après, Prévailles recevait un coup de crosse au menton, qui l’abattait sur--