Page:Leblanc - Les Confidences d’Arsène Lupin.djvu/14

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très connue pour ses cheveux blonds, ses toilettes et son luxe, s’est enfuie voilà quinze jours, emportant avec elle une somme de trois millions, volée à son mari, et toute une collection de diamants, de perles et de bijoux, que la princesse de Berny lui avait confiée et qu’elle devait acheter. Depuis deux semaines, on poursuit la baronne à travers la France et l’Europe, ce qui est facile, la baronne semant l’or et les bijoux sur son chemin. À chaque instant, on croit l’arrêter. Avant-hier même, en Belgique, notre policier national, l’ineffable Ganimard, cueillait, dans un grand hôtel, une voyageuse contre qui les preuves les plus irréfutables s’accumulaient. Renseignements pris, c’était une théâtreuse notoire, Nelly Darbel. Quant à la baronne, introuvable. De son côté, le baron Repstein offre une prime de cent mille francs à qui fera retrouver sa femme. L’argent est entre les mains d’un notaire. En outre, pour désintéresser la princesse de Berny, il vient de vendre en bloc son écurie de courses, son hôtel du boulevard Haussmann et son château de Roquencourt.

— Et le prix de la vente, ajoutai-je, doit être touché tantôt. Demain, disent les journaux, la princesse de Berny aura l’argent. Seulement, je ne vois pas, en vérité, le rapport qui existe entre cette histoire, que vous avez résumée à merveille, et la phrase énigmatique… »

Lupin ne daigna pas me répondre.

Nous avions suivi la rue que j’habitais et nous avions marché pendant cent cinquante ou deux cents mètres, lorsqu’il descendit du trottoir et se mit à examiner un immeuble, de construction