Page:Leblanc - Les Confidences d’Arsène Lupin.djvu/153

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« Bien plus, je me demande si le même danger ne menace pas mon père.

— On l’a attaqué, lui aussi ?

— Non, car il ne bouge pas de sa chambre. Mais sa maladie est si mystérieuse !… Il n’a plus de forces… il ne peut plus marcher… En outre, il est sujet à des étouffements, comme si son cœur s’arrêtait. Ah ! quelle horreur ! »

Lupin sentit toute l’autorité qu’il pouvait prendre sur elle en un pareil moment, et il lui dit :

« Ne craignez rien, Mademoiselle. Si vous m’obéissez aveuglément, je ne doute pas du succès.

— Oui… oui… je veux bien… mais tout cela est si affreux…

— Ayez confiance, je vous en prie. Et veuillez m’écouter. J’aurais besoin de quelques renseignements. »

Coup sur coup, il lui posa des questions, auxquelles Jeanne Darcieux répondit hâtivement.

« Cette bête n’était jamais détachée, n’est-ce pas ?

— Jamais.

— Qui la nourrissait ?

— Le garde. À la tombée du jour il lui apportait sa pâtée.

— Il pouvait, par conséquent, s’approcher d’elle sans être mordu ?

— Oui, et lui seul, car elle était féroce.

— Vous ne soupçonnez pas cet homme ?

— Oh ! non… Baptiste !… Jamais…

— Et vous ne voyez personne ?

— Personne. Nos domestiques nous sont très dévoués. Ils m’aiment beaucoup.