Page:Leblanc - Les Confidences d’Arsène Lupin.djvu/185

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moins, il réussit à se dominer. Mais l’effort devait être trop grand, car, tout à coup, il tomba sur une chaise et s’abandonna quelques instants à un véritable accès de désespoir, très pénible à considérer chez cet homme d’une apparence si énergique.

Se reprenant, maître de lui, il passa dans la galerie, examina les murailles nues, puis s’assit devant une table et griffonna rapidement une lettre qu’il mit sous enveloppe et cacheta.

« Tenez, dit-il, je suis pressé… un rendez-vous urgent… voici une lettre pour le commissaire de police. »

Et comme les inspecteurs l’observaient, il ajouta :

« C’est mon impression que je donne au commissaire… un soupçon qui me vient… Qu’il se rende compte… De mon côté, je vais me mettre en campagne… »

Il partit, en courant, avec des gestes dont les inspecteurs devaient se rappeler l’agitation.

Quelques minutes après, le commissaire de police arrivait. On lui donna la lettre. Elle contenait ces mots :

« Que ma femme bien-aimée me pardonne le chagrin que je vais lui causer. Jusqu’au dernier moment, son nom sera sur mes lèvres. »

Ainsi, dans un moment de folie, à la suite de cette nuit où la tension nerveuse avait suscité en lui une sorte de fièvre, le colonel Sparmiento courait au suicide. Aurait-il le courage d’exécuter un tel acte ? ou bien, à la dernière minute, sa raison le retiendrait-elle ?

On prévint Mme Sparmiento.

Pendant qu’on faisait des recherches et qu’on