Page:Leblanc - Les Confidences d’Arsène Lupin.djvu/187

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détails impressionnants de la soirée, et aussitôt une légende se forma autour de la blonde Anglaise, légende qui empruntait un caractère vraiment tragique à l’aventure populaire de la reine au Cou-de-Cygne.

Et pourtant on ne pouvait se retenir d’admirer l’extraordinaire virtuosité avec laquelle le vol avait été accompli. Tout de suite, la police l’expliqua de cette façon : les détectives ayant constaté, dès l’abord, et ayant affirmé par la suite, qu’une des trois fenêtres de la galerie était grande ouverte, comment douter que Lupin et ses complices ne se fussent introduits par cette fenêtre ?

Hypothèse fort plausible. Mais alors comment avaient-ils pu : 1o  franchir la grille du jardin, à l’aller et au retour, sans que personne les aperçût ? 2o  traverser le jardin et planter une échelle dans la plate-bande, sans laisser la moindre trace ? 3o  ouvrir les volets et la fenêtre, sans faire jouer les sonneries et les lumières de l’hôtel ?

Le public, lui, accusa les trois détectives. Le juge d’instruction les interrogea longuement, fit une enquête minutieuse sur leur vie privée, et déclara de la manière la plus formelle qu’ils étaient au-dessus de tout soupçon.

Quant aux tapisseries, rien ne permettait de croire qu’on pût les retrouver.

C’est à ce moment que l’inspecteur principal Ganimard revint du fond des Indes, où, après l’aventure du diadème et la disparition de Sonia Krichnoff[1], et sur la foi d’un ensemble

  1. Voir Arsène Lupin, pièce en quatre actes.