Page:Leblanc - Les Confidences d’Arsène Lupin.djvu/213

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le brigadier lui-même : l’escalade en était matériellement impossible.

L’après-midi on recommença les investigations en présence du juge d’instruction et du substitut. Les résultats ne furent pas plus heureux. Bien plus, cette affaire parut aux magistrats tellement suspecte, qu’ils manifestèrent leur mauvaise humeur et ne purent s’empêcher de dire :

« Êtes-vous bien sûr, maître Goussot, que vos fils et vous n’avez pas eu la berlue ?

— Et ma femme, cria maître Goussot, rouge de colère, est-ce qu’elle avait la berlue quand le chenapan lui serrait la gorge ? Regardez voir les marques !

— Soit, mais alors, où est-il, le chenapan ?

— Ici, entre ces quatre murs.

— Soit. Alors cherchez-le. Pour nous, nous y renonçons. Il est trop évident que, si un homme était caché dans l’enceinte de ce domaine, nous l’aurions déjà découvert.

— Eh bien, je mettrai la main dessus, moi qui vous parle, gueula maître Goussot. Il ne sera pas dit qu’on m’aura volé six mille francs. Oui, six mille ! il y avait trois vaches que j’avais vendues, et puis la récolte de blé, et puis les pommes. Six billets de mille que j’allais porter à la Caisse. Eh bien, je vous jure Dieu que c’est comme si je les avais dans ma poche.

— Tant mieux, je vous le souhaite, » fit le juge d’instruction en se retirant, ainsi que le substitut et les gendarmes.

Les voisins s’en allèrent également, quelque peu goguenards. Et il ne resta plus, à la fin de l’après-midi, que les Goussot et les deux valets de ferme.