Page:Leblanc - Les Confidences d’Arsène Lupin.djvu/217

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grand’route, aussitôt que la réparation serait terminée.

« Il me faut une heure, dit-il, pas davantage. Dans une heure, soyez prêt. »

Puis il se rendit chez maître Goussot.

À la ferme il parla peu. Maître Goussot, repris d’espérance malgré lui, multiplia les renseignements, conduisit son visiteur le long des murs et jusqu’à la petite porte des champs, montra la clef qui l’ouvrait, et fit le récit minutieux de toutes les recherches que l’on avait opérées.

Chose bizarre : l’inconnu, s’il ne parlait point, semblait ne pas écouter davantage. Il regardait, tout simplement, et avec des yeux plutôt distraits. Quand la tournée fut finie, maître Goussot dit anxieusement :

« Eh bien ?

— Quoi ?

— Vous savez ? »

L’étranger resta un moment sans répondre. Puis il déclara :

« Non, rien du tout.

— Parbleu ! s’écria le fermier, en levant les bras au ciel… est-ce que vous pouvez savoir ? Tout ça, c’est de la frime. Voulez-vous que je vous dise, moi ? Eh bien, le père Traînard a si bien fait qu’il est mort au fond de son trou et que les billets pourriront avec lui. Vous entendez ? C’est moi qui vous le dis. »

Le monsieur, très calme, prononça :

« Un seul point m’intéresse. Le chemineau, somme toute, étant libre, la nuit a pu se nourrir tant bien que mal. Mais comment pouvait-il boire ?

— Impossible ! s’écria le fermier, impossi-