Page:Leblanc - Les Confidences d’Arsène Lupin.djvu/246

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

qu’il croit être d’Emboise et qui a promis de lui verser cent mille francs, huit jours après le mariage.

— Ah ! le bandit !… il a tout combiné, tout prévu.

— Tout prévu, mon oncle, jusqu’à simuler un attentat contre lui-même, afin de détourner les soupçons, jusqu’à simuler une blessure reçue à votre service.

— Mais dans quelle intention ? Pourquoi toutes ces infamies ?

— Angélique possède onze millions, mon oncle. Votre notaire à Paris devait en remettre les titres la semaine prochaine au pseudo d’Emboise, lequel les réalisait aussitôt et disparaissait. Mais, dès ce matin, vous lui avez remis, comme cadeau personnel, cinq cent mille francs d’obligations au porteur que ce soir, à neuf heures, hors du château, près du Grand-Chêne, il doit passer à l’un de ses complices, qui les négociera demain matin à Paris. »

Le duc de Sarzeau-Vendôme s’était levé, et il marchait rageusement en frappant des pieds.

« Ce soir à neuf heures, dit-il… nous verrons… nous verrons… D’ici là… je vais prévenir la gendarmerie…

— Arsène Lupin se moque bien des gendarmes.

— Télégraphions à Paris.

— Oui, mais les cinq cent mille francs… Et puis le scandale surtout, mon oncle… Pensez à ceci : votre fille, Angélique de Sarzeau-Vendôme, mariée à cet escroc, à ce brigand… Non, non à aucun prix…

— Alors quoi ?

— Quoi ? »