Page:Leblanc - Les Confidences d’Arsène Lupin.djvu/248

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— J’y serai, moi aussi, dit simplement le duc de Sarzeau-Vendôme en décrochant un fusil de chasse.


Il était à ce moment cinq heures du soir. Le duc s’entretint longtemps encore avec son neveu, vérifia les armes, les rechargea. Puis, dès que la nuit fut venue, par des couloirs obscurs, il le conduisit jusqu’à sa chambre, et le cacha dans un réduit contigu.

La fin de l’après-midi s’écoula sans incident. Le dîner eut lieu. Le duc s’efforça de rester calme. De temps en temps, à la dérobée, il regardait son gendre et s’étonnait de la ressemblance qu’il offrait avec le véritable d’Emboise. C’était le même teint, la même forme de figure, la même coupe de cheveux. Pourtant le regard différait, plus vif chez celui-là, plus lumineux, et, à la longue, le duc découvrit de petits détails inaperçus jusqu’ici, et qui prouvaient l’imposture du personnage.

Après le dîner on se sépara. La pendule marquait huit heures. Le duc passa dans sa chambre et délivra son neveu. Dix minutes plus tard, à la faveur de la nuit, ils se glissaient au milieu des ruines, le fusil en main.

Angélique cependant avait gagné, en compagnie de son mari, l’appartement qu’elle occupait au rez-de-chaussée d’une tour qui flanquait l’aile gauche du château. Au seuil de l’appartement, son mari lui dit :

« Je vais me promener un peu, Angélique. À mon retour consentirez-vous à me recevoir ?

— Certes, dit-elle. »