Page:Leblanc - Les Confidences d’Arsène Lupin.djvu/253

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— Nous venons de rentrer.

— Dis-lui donc que j’aurais besoin de lui parler. Qu’il me rejoigne chez moi… C’est urgent. »

— Bien, mon père, je vais vous l’envoyer. »

Elle prêta l’oreille durant quelques secondes, puis revint dans le boudoir où se tenait son mari, et elle affirma :

« J’ai tout lieu de croire que mon père ne s’est pas éloigné. »

Il fit un geste pour sortir.

« En ce cas, s’il désire me parler…

— Mon père n’est pas seul, dit-elle vivement, en lui barrant la route.

— Qui donc l’accompagne ?

— Son neveu, Jacques d’Emboise. »

Il y eut un silence. Il la regarda avec une certaine surprise, ne comprenant pas bien la conduite de sa femme. Mais, sans s’attarder à l’examen de cette question, il ricana :

« Ah ! cet excellent d’Emboise est là ? Alors tout le pot aux roses est découvert ? À moins que…

— Mon père sait tout, dit-elle… J’ai entendu une conversation tantôt, entre eux. Son neveu a lu des lettres… J’ai hésité d’abord à vous prévenir… Et puis j’ai cru que mon devoir…

Il l’observa de nouveau. Mais aussitôt reprit par l’étrangeté de la situation, il éclata de rire :

« Comment ? mes amis du bateau ne brûlent pas mes lettres ? Et ils ont laissé échapper leur captif ? Les imbéciles ! Ah ! Quand on ne fait pas tout soi-même !… N’importe, c’est cocasse… d’Emboise contre d’Emboise… Eh ! mais, si l’on ne me reconnaissait plus, maintenant ? Si d’Em-