Page:Leblanc - Les Confidences d’Arsène Lupin.djvu/70

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Alors des lamentations retentirent. Les deux sœurs maigres et la femme de l’ouvrier se jetèrent à genoux et firent le signe de la croix. La demoiselle au petit chien et la mendiante s’embrassèrent en sanglotant, et nous surprîmes Louise d’Ernemont qui serrait sa fille contre elle, d’un mouvement triste.

« Allons-nous-en, dit Lupin.

— Vous croyez que la séance est finie ?

— Oui, et nous n’avons que le temps de filer. »


Nous partîmes sans encombre. Au haut de la rue Raynouard, Lupin tourna sur sa gauche et, me laissant dehors, entra dans la première maison, celle qui dominait l’enclos.

Après avoir conversé quelques instants avec le concierge, il me rejoignit et nous arrêtâmes une automobile.

« Rue de Turin, trente-quatre, » dit-il au chauffeur.

Au trente-quatre de cette rue, le rez-de-chaussée était occupé par une étude de notaire et, presque aussitôt, nous fûmes introduits dans le cabinet de Me Valandier, homme d’un certain âge, affable et souriant.

Lupin se présenta sous le nom du capitaine en retraite Janniot. Il voulait se faire bâtir une maison selon ses goûts, et on lui avait parlé d’un terrain sis auprès de la rue Raynouard.

« Mais ce terrain n’est pas à vendre ! s’écria Me Valandier.

— Ah ! on m’avait dit.

— Nullement… nullement… »

Le notaire se leva et prit dans une armoire un