Page:Leblanc - Les Confidences d’Arsène Lupin.djvu/78

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« Hein ! que dites-vous ?

— Je dis, répéta Lupin en sortant cinq billets de sa poche, et en les étalant sur la table avec le plus grand calme, je dis que voici le dépôt de cinq mille francs. Veuillez m’en donner reçu, et convoquer tous les héritiers d’Ernemont pour le 15 avril de l’année prochaine, à Passy. »

Le notaire n’en revenait pas. Moi-même, quoique Lupin m’eût habitué à ces coups de théâtre, j’étais fort surpris.

« C’est sérieux ? articula Me Valandier.

— Absolument sérieux.

— Pourtant je ne vous ai pas caché mon opinion. Toutes ces histoires invraisemblables ne reposent sur aucune preuve.

— Je ne suis pas de votre avis, déclara Lupin ».

Le notaire le regarda comme on regarde un monsieur dont la raison n’est pas très saine. Puis, se décidant, il prit la plume et libella, sur papier timbré, un contrat qui mentionnait le dépôt du capitaine en retraite Janniot, et lui garantissait un tiers des sommes par lui découvertes.

« Si vous changez d’avis, ajouta-t-il, je vous prie de m’en avertir huit jours d’avance. Je ne préviendrai la famille d’Ernemont qu’au dernier moment, afin de ne pas donner à ces pauvres gens un espoir trop long.

— Vous pouvez les prévenir dès aujourd’hui, maître Valandier. Ils passeront, de la sorte, une année meilleure. »

On se quitta. Aussitôt dans la rue, je m’écriai :

« Vous savez donc quelque chose ?