Page:Leblanc - Les Confidences d’Arsène Lupin.djvu/92

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dénués de toutes ressources, un journal de sport ouvrit une souscription en leur faveur.

Quant au mystérieux Delangle, il demeurait introuvable. Deux individus furent arrêtés, que l’on dut relâcher aussitôt. On se lança sur plusieurs pistes, immédiatement abandonnées ; on mit en avant plusieurs noms, et, finalement, on accusa Arsène Lupin, qui provoqua la fameuse dépêche du célèbre cambrioleur, dépêche envoyée de New-York six jours après l’incident :

« Proteste avec indignation contre calomnie inventée par une police aux abois. Envoie mes condoléances aux malheureuses victimes, et donne à mon banquier ordres nécessaires pour que cinquante mille francs leur soient remis. — Lupin ».

De fait, le lendemain même du jour où ce télégramme était publié, un inconnu sonnait à la porte de Mme Dugrival et déposait une enveloppe entre ses mains. L’enveloppe contenait cinquante billets de mille francs.

Ce coup de théâtre n’était point fait pour apaiser les commentaires. Mais un autre événement se produisit, qui suscita de nouveau une émotion considérable. Deux jours plus tard, les personnes qui habitaient la même maison que Mme Dugrival et que Gabriel, furent réveillées vers quatre heures du matin par des cris affreux. On se précipita. Le concierge réussit à ouvrir la porte. À la lueur d’une bougie dont un voisin s’était muni, il trouva, dans sa chambre, Gabriel, étendu, des liens aux poignets et aux chevilles, un bâillon sur la bouche, et, dans la chambre