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s’amusait à mêler les lettres de son nom pour prendre le public en flagrant délit de distraction et de légèreté !

L’entretien touchait à son terme. Valenglay dit à Perenna :

— Monsieur, après avoir réalisé dans cette affaire quelques prodiges, vous avez finalement tenu votre parole et livré le bandit. Je tiendrai donc ma parole, moi aussi. Vous êtes libre.

— Je vous remercie, monsieur le président. Mais le brigadier Mazeroux ?

— Il sera relâché ce matin. M. le préfet de police s’est arrangé de telle sorte que vos deux arrestations ne soient pas connues du public. Vous êtes don Luis Perenna. Il n’y a aucune raison pour que vous ne restiez pas don Luis Perenna.

— Et Florence Levasseur, monsieur le président ?

— Qu’elle se présente d’elle-même au juge d’instruction. Le non-lieu est inévitable. Libre, à l’abri de toute accusation, et même de tout soupçon, elle sera certainement reconnue comme l’héritière légale de Cosmo Mornington et touchera les deux cents millions.

— Elle ne les gardera pas, monsieur le président.

— Comment cela ?

— Florence Levasseur ne veut pas de cet argent. Il a été la cause de crimes trop effroyables. Elle en a horreur.

— Et alors ?

— Les deux cents millions de Cosmo Mornington seront intégralement employés à construire des routes et à bâtir des écoles au sud du Maroc et au nord du Congo.

— Dans cet empire de Mauritanie que vous nous offrez ? dit Valenglay en riant. Fichtre, le geste est noble, et j’y souscris de tout cœur. Un empire et un budget d’empire… En vérité, don Luis s’est acquitté largement envers son pays… des dettes d’Arsène Lupin.

Huit jours plus tard, don Luis Perenna