Page:Leblanc - Les Heures de mystère, paru dans Gil Blas, 1892-1896.djvu/23

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Et je n’ai plus entendu les cris des victimes. J’ai vu les visages effrayés en ma présence s’apaiser à mon contact bienfaisant. Je ne fais plus de mal : j’endors. On ne souffre plus en moi : on meurt.

La Vierge sourit d’un doux sourire et me dit à l’oreille :

— Le secret des choses m’est apparu. Par l’extrême bonté, je suis devenue, de bourreau, sauveur. Apprends l’énigme : La vie est le véritable supplice ; c’est elle la Vierge de fer, sourde, aveugle, insensible. Et moi, la bonne Vierge, j’en délivre les hommes. Viens, enfant : la mauvaise vie t’a crucifié. Je vois à tes mains les clous de passion ; ta couronne de larmes et de tristesses est trop lourde. Viens : je suis celle qui libère du martyre de vivre

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MAURICE LEBLANC
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