Page:Leblanc - Les Milliards d'Arsène Lupin, paru dans L'Auto, 1939.djvu/100

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Heures de plaisirs légers et sans arrière-pensée, heures exquises où leur intimité se fortifiait et où Patricia éprouvait pour son compagnon une confiance de plus en plus complète, de plus en plus tendre.

« Qu’avez-vous à me regarder ainsi ? lui dit-il un jour où, Rodolphe étant resté avec Victoire, ils se trouvaient tous deux seuls dans la barque. Velmont, qui tenait les rames, depuis un moment sentait peser sur lui les yeux attentifs de sa compagne.

— Excusez-moi, dit-elle. J’ai cette habitude indiscrète de dévisager les gens pour tâcher de connaître leur pensée secrète.

— Ma pensée n’a qu’un secret. Je cherche à vous plaire, tout simplement. »

Et il ajouta :

« Votre pensée à vous est plus complexe ; vous vous dites : qui est cet homme ? Comment s’appelle-t-il ? Est-il ou n’est-il pas Arsène Lupin ? »

Patricia murmura :

« Je n’ai aucun doute à ce sujet. Vous êtes Arsène Lupin… C’est la vérité, n’est-ce pas ?

— Je peux l’être ou ne pas l’être, selon ce que vous préférez.

— Si je préférais que vous ne le fussiez pas,