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VICTOR, DE LA BRIGADE MONDAINE

Lupin qui reparaît ! Hein, Victor, un bout de carton au lieu de neuf billets de cent mille francs ! Sale aventure ! Ce qu’on va rigoler ! Victor, de la Brigade mondaine, vous voilà tout à fait ridicule.

— Je ne suis pas du tout de votre avis, Mauléon, objecta M. Gautier. L’événement prouve, au contraire, que Victor a été remarquable de clairvoyance et d’intuition, et je suis persuadé que le public pensera comme moi. »

Victor dit avec beaucoup de calme :

« L’événement prouve aussi, chef, que ce Lupin est un rude type. Si j’ai été « remarquable de clairvoyance et d’intuition », combien l’a-t-il été plus que moi, puisqu’il m’a devancé et qu’il n’avait pas à sa disposition, comme moi, toutes les ressources de la police !

— Vous ne renoncez pas, j’espère ? »

Victor sourit.

« Ce n’est plus qu’une affaire de deux semaines au plus, chef. Dépêchez-vous, commissaire Mauléon, si vous ne voulez pas que je vous brûle la politesse. »

Il joignit les talons, fit un salut militaire à ses deux supérieurs, pivota, et s’éloigna, de son allure raide et guindée.

Il dîna chez lui et dormit jusqu’au lendemain matin du sommeil le plus paisible.

Les journaux racontèrent l’aventure, avec mille détails, fournis évidemment par Mauléon, et justifièrent, en majorité, l’opinion du Directeur relative à l’exploit vraiment remarquable de Victor, de la Brigade mondaine.

Mais, d’autre part aussi, comme Victor l’avait prédit, quelle explosion d’éloges à propos d’Arsène Lupin !