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VICTOR, DE LA BRIGADE MONDAINE
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de Bourse et des spéculations désespérées. Ses créanciers le disaient aux abois.

« Il est convoqué ?

— Par le juge d’instruction, pour demain matin, onze heures.

— Pas d’autre convocation ?

— Oui, la baronne d’Autrey et Mme Géraume. On veut tirer certains points au clair. Le Directeur et Mauléon assisteront…

— Moi aussi.

— Toi aussi ?

— Oui. Préviens M. Gautier. »


Le lendemain matin Victor passa d’abord au Cambridge, et se fit conduire dans la chambre qu’avait occupée Félix Devalle et que l’on tenait close. Ensuite, il se rendit à la Préfecture où M. Gautier l’attendait. Ils entrèrent ensemble chez le juge d’instruction, avec le commissaire Mauléon.

Au bout d’une minute, Victor manifesta son ennui par des bâillements et par une attitude si peu convenable que M. Gautier, qui le connaissait bien, lui dit avec impatience : « Enfin, quoi ! Victor, puisque vous avez à parler, faites-le.

— J’ai à parler, dit-il de son air grognon. Mais je demande que ce soit en présence de Mme d’Autrey et de Gustave Géraume. »

On l’observa avec étonnement. On savait le personnage bizarre, mais sérieux, et fort avare de son temps et du temps des autres. Il n’aurait pas sollicité cette confrontation sans raisons péremptoires.