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VICTOR, DE LA BRIGADE MONDAINE
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Il fit deux ou trois courses, redevint le Péruvien Marcos Avisto, et, à trois heures moins cinq, il entrait dans le square de la tour Saint-Jacques.


III


Pas un instant, depuis le lendemain de l’échauffourée de l’hôtel Cambridge, Victor n’avait douté : la princesse Basileïef viendrait au rendez-vous qu’il lui avait jeté à la dernière minute pour le cas où ils ne se retrouveraient point. Il n’admettait pas, qu’après le rôle tenu par lui en cette circonstance, qu’après le choc violent qui les avait lancés l’un contre l’autre, puis réunis dans un même danger, elle se décidât à ne jamais le revoir. Il lui était apparu sous un tel jour, il lui avait laissé un tel souvenir d’homme adroit, énergique, utile, dévoué, qu’une fois encore elle serait attirée vers lui.

Il attendit.

Des enfants jouaient avec le sable. De vieilles dames tricotaient ou somnolaient à l’ombre des arbres ou de la tour. Sur un banc, un monsieur lisait derrière son journal déployé.

Il s’écoula dix minutes, et puis quinze, et puis vingt. À trois heures et demie, Victor se tourmenta. En vérité, n’allait-elle pas venir ? Le fil qui la rattachait à lui, se résoudrait-elle à le briser ? Avait-elle quitté Paris, la France ? En ce cas, comment la retrouver et comment arriver jusqu’à Lupin ?

Inquiétude passagère, et qui finit par un sourire de satisfaction qu’il dissimula en tournant la tête d’un autre côté. En face de lui, ces deux jambes que l’on aper-